Après une dure journée de labeur, il n'y avait rien de tel qu'un bon bain chaud pour se relaxer. J'avais décidé d'y aller seule, de toute façon puisque la plupart de mes amis sont des garçons, je ne pourrais pas rester avec eux et je ne suis pas sûr de le vouloir non plus. Ainsi, je me dirigeais d'un pas décidé jusqu'aux bains publics. Je connaissais cet endroit par cœur pour m'y rendre souvent. Bah oui, moi qui ne suis pas pudique, je ne vois aucune raison de me priver des bienfaits apaisants d'un bon bain chaud. Je sais que certaines filles ont du mal à se déshabiller même en présence d'autres femmes, mais je ne comprends pas pourquoi. Même en face des hommes, ça ne me gêne pas tant que ça. Enfin, ça ne m'empêche pas de les corriger comme il faut lorsque ces situations arrivent.

J'arrivais ainsi devant le bâtiment et je commençais par me changer au vestiaire. Comme d'habitude, je ne mettais pas longtemps à me déshabiller puisque je ne portais jamais beaucoup de tissu. J'attrapais mon seau et j'enroulais ma serviette autour de ma taille avant de rejoindre le bain des filles. Une fois dedans, je retirais ma serviette pour me sentir complètement à l'aise et je commençais par me mouiller avec le seau d'eau avant d'entrer enfin dans le bain chaud. Je ne pus m'empêcher de pousser un soupire de bien-être une fois complètement dans l'eau. Je m'installais au bord, les deux bras posés contre les rebords du bain, face à deux femmes qui semblaient discuter ensemble. Visiblement, elles étaient amusées par mon manque de pudeur et la taille de ma poitrine pour mon âge. Pour ma part, je me contentais de fermer les yeux histoire de profiter encore plus de ce moment de calme.

Plusieurs minutes après mon arrivée, les deux femmes se levèrent pour sortir du bain. L'une d'elle portait une serviette autour de son corps et pourtant, elle semblait gênée de se montrer aussi peu dévêtue devant une inconnue. Je me contentais de lui sourire afin de la rassurer avant de l'entendre elle et son amie quitter la pièce. Désormais, j'étais seule et dans ce genre de situation, je dois dire que c'est encore mieux. Ma solitude fut cependant de courte durée. Soudain, j'entendis du bruit. Je me relevais alors, dévoilant mon corps nu pour faire face à l'entrée de la pièce. Ce fut une réaction instinctive, comme s'il fallait que je me présente à la prochaine personne qui rentrerait. Ainsi, un sourire au lèvre, je m'apprêtais à faire preuve de politesse et à saluer la prochaine personne.

- Bonjour à vous !

   

   Je me trouvais complètement nu face à ce qui s'avérait être un homme. Pourtant, c'était bien le coin des femmes ici alors soit c'était un abruti profond, soit il avait fait exprès de se tromper pour pouvoir se rincer l’œil. Eh oui, des gars qui tentent de passer à travers les murs et qui trouvent des excuses bidons pour assouvir leurs fantasmes, il y en a des tas malheureusement. Mais en dehors du fait de voir un homme venir ici, j'étais aussi surpris par ce qui l'accompagnait. On aurait dit comme une grosse peluche, mais faite de bois uniquement. Une marionnette ? Je n'en savais pas assez pour pouvoir le dire précisément. Je l'observais se cacher les yeux avec ce lapin géant tandis qu'il se trahi tout seul à travers ses paroles.

Mon sourire s'effaça pour laisser place à un soupir d'agacement. Non, je n'étais pas gênée qu'il me voit nue, je n'avais rien à cacher après tout. Cependant, ça ne me plaisait pas vraiment qu'un gars tente de mater avec des méthodes aussi pourries. Enfin, avec toutes sortes de méthodes même. Visiblement, il comprit qu'il n'était pas le bienvenue ici et se prépara à s'éloigner, mais c'était sans compter sur ma réaction à moi.

- Attends une minute !

Je sortais du bain, un pied après l'autre et je m'avançais en étant toujours nue vers lui. Une fois assez proche, je le fixais en plissant légèrement les yeux comme pour tenter de voir cette lueur perverse qu'on retrouve souvent chez les hommes. Malgré tout, je n'en voyais pas, ce qui me surprit. Peut-être qu'il savait bien cacher son jeu après tout. Je fermais le poing avant de le frapper sur le dessus du crâne une fois puis une seconde fois de colère. J'avais le sang chaud et ce genre de choses ne me plaisait pas du tout. Je ne me retenais jamais de faire comprendre ce que je pensais.

- Tu ne croyais pas t'en tirer à si bon compte hein ?! Venir mater chez les filles en prétextant t'être trompé, tu crois être le premier à le faire ? Tu mériterais que je te frappe bien plus que ça ! Alors maintenant va-t-en et méfie toi si je te revois encore tenter de zieuter chez les filles !

Je devais sans doute avoir les veines gonflées. Quoiqu'il en soit, je me mis à appuyer sur son torse pour le repousser hors de la salle. Le lapin, je m'en fichais, ce n'était qu'un truc en bois. Je soupirais encore une fois, déçu d'avoir été dérangée pendant mon bain. D'ailleurs, je n'avais plus envie d'y rester. J'attrapais ma serviette pour l'enrouler autour de moi avant de sortir. Le pervers était toujours là, en même temps je venais tout juste de le repousser. Croisant les bras et prenant un air légèrement dédaigneux, je l'observais de haut comme pour lui montrer qu'on ne fait pas n'importe quoi avec moi. Malgré tout, quelque chose me titillait. Une certaine curiosité. Je ne le pardonnais toujours pas pour autant, mais la curiosité devenait plus forte pour le moment.

- Dis-moi le pervers, c'est quoi ce gros lapin que tu traînes avec toi ?

   

   Louis ? Je n'avais pas compris au début et à vrai dire, je ne m'y étais pas plus attardé que ça sur le moment, trop énervée pour m'en rendre compte. D'ailleurs, son comportement m'agaçait encore plus, comme s'il se fichait de moi. Ce n'était peut-être pas volontaire, mais il n'empêche que ça a tendance à mettre mes nerfs un peu plus à vif encore. Mais étant donné que même après l'avoir repoussé hors du bain des femmes, il se comportait toujours de la même manière, j'ai commencé à me dire qu'il était sûrement comme ça habituellement, que ce n'était pas pour se moquer. De toute façon, son lapin m'intriguait trop pour continuer à m'énerver simplement.

Je n'étais pas au bout de mes surprises, puisque le gars se mit à parler à son gros lapin comme si c'était une personne normale. Non, le pire c'est qu'il lui posait des questions comme s'il s'attendait à ce qu'il lui réponde. Et visiblement, dans sa tête à lui, il pouvait l'entendre parler. Bon, ce gars était complètement fou, au moins maintenant je comprenais un peu mieux son comportement. Louis était donc le nom de ce lapin à qui il parlait. Celui qui lui affirmait qu'il n'était pas un pervers.

- Euh... D'accord... Mais...

Non, je ne pouvais décemment pas lui dire que son lapin n'avait pas la capacité de parler. Certes, il avait l'air taré et il l'était, mais bizarrement, ça lui donnait un côté enfantin touchant. C'était comme annoncer à un petit que son ami imaginaire n'existe pas. Je ne pouvais pas faire ça alors tant pis, j'allais devenir aussi folle que lui.

- Enchantée alors... Mr. Louis. Quoiqu'il en soit, fais attention à ne plus revenir chez les filles d'accord ?

Ce pervers qui venait mater il y a quelques secondes avait réussi à me toucher en un rien de temps, mais ça n'avait pas l'air d'être un faux semblant. Je m'approchais du lapin comme pour l'observer d'un peu plus près. Un marionnettiste alors, je n'en avais pas beaucoup croisé jusque là, ils ne sont pas si nombreux que ça. Mais est-ce que cette grosse peluche en bois était vraiment capable de l'aider à se battre ? Je me retournais vers le propriétaire, affichant finalement un léger sourire pour lui faire comprendre que je n'étais plus énervée.

- Je m'appelle Uzumaki Naoko au fait ! Oh et puisque toi tu m'as vu complètement nue...

Sans prévenir, j'attrapais sa serviette pour tirer dessus et le mettre complètement à nu. Après tout, il n'y avait pas de raison à ce que je sois la seule à m'être montrée en tenue d’Ève ou d'Adam dans son cas. Seulement, même si j'étais habitué aux garçons, je ne les voyais jamais nu alors je ne pus m'empêcher de rougir, gênée avant de vite lui rendre sa serviette tandis que je détournais le regard. Au moins, j'aurais découvert une chose sur moi aujourd'hui.

   

   S'il affirmait que ce Louis m'aimait bien, pourquoi est-ce qu'il m'avait regardé bizarrement quand je me suis présentée à lui ? Je ne pus m'empêcher de pouffer un peu en l'entendant me dire que je frappais fort. Quand j'étais en colère, je frappais fort oui et comme ça arrivait souvent, il faut croire que j'ai développée une certaine force. Enfin, de toute façon, le physique c'était ma spécialité. J'étais contente de voir qu'il avait retenu la leçon et qu'il y réfléchirait à deux fois avant de choisir le bain où il irait. Finalement, ça valait la peine de frapper les arçons s'ils retenaient de ne plus mater ensuite.

Visiblement, je n'étais pas la seule gênée par la situation que j'avais moi-même provoquée. D'ailleurs, c'était ridicule au final de rougir à un acte que j'avais commis, mais je dois avouer que je ne m'étais pas attendu à cette réaction. J'avais du mal à voir les hommes nus, maintenant je le savais, mais du peu de temps où j'ai vu l'ensemble de son anatomie, je n'ai pu m'empêcher de remarquer quelque chose. Je ne m'y connaissais pas énormément en entrejambe masculine, mais en tout cas, soit je lui plaisais beaucoup, soit il était gâté par la nature. De quoi me faire rougir un peu plus encore. Je fus surprise par ses paroles. Flattée par le compliment évidemment, mais désappointée par sa proposition indécente. Refermant mon poing à nouveau, je lui donnais un autre coup de poing, mais cette fois-ci au visage, gênée.

- Et tu oses dire que t'es pas un pervers ? Comment t'appelle un mec qui demande à câliner une fille alors qu'il est à poil ? Pervers !

Dans mes mouvements, j'avais évidemment du le regarder à nouveau, ce qui me gêna encore une fois et me força à mettre une main devant mes yeux. Bon sang, c'était quoi cette situation bizarre et gênante ?

- Et enfile quelque chose !

Ok, c'était ma faute s'il était à poil, mais il pouvait au moins avoir un peu de pudeur. Je lui lançais sa serviette qui se trouvait en fait près de moi avant de tenter de reprendre contenance et de garder mon air renfrognée malgré mes joues toujours rougies. Ce n'était plus forcément le fait qu'il soit nu, mais aussi son compliment de tout à l'heure. Je n'étais pas à l'aise face à des compliments ou quand je plaisais à quelqu'un et qu'il me le faisait comprendre. Et puis, j'étais plutôt habitué à entendre garçon manqué ou furie me concernant.

- Bon, écoute, on va laisser cet épisode de côté. C'est la première fois que je vois un gars à poil et j'avais pas prévu que ça se passe comme ça à vrai dire. Et... merci du... compliment...

   

   Il n'avait pas tord, j'étais celle qui avait créé cette situation gênante. Bon, il fallait bien l'avouer, ce n'était pas un pervers, mais il était assez particulier malgré tout. Il avait un caractère original qu'on voyait peu souvent, mais ça ne me repoussait pas forcément. En fait, je le comprenais un peu pour être moi-même assez spéciale. Et puis, il était attendrissant malgré tout, même s'il le devenait un peu moins une fois son instrument à l'air. Je devais me résigner, tout ce qui s'était passé n'était que de ma faute. Enfin, il m'a quand même vu nue et ça, c'était sa faute à lui, même si c'était une erreur.

J'attendis qu'il remette sa serviette autour de sa taille avant de pouvoir enlever mes mains de devant mes yeux, mais je fus surprise de sentir les siennes le faire à ma place. Il me sourit, ce qui le rendait plus attendrissant encore et posa ses mains sur mes épaules. Moi qui était très tactile, cette proximité me gênait légèrement. Je m'empêchais de rougir encore, agacée de paraître encore et encore faible et honteuse. Il me rassura et me complimenta à nouveau. Je ne pus alors m'empêcher de détourner le regard, trop intimidée avant de finalement me relever.

- M...Merci du compliment... Et désolé de t'avoir traité de pervers. Tu as raison, c'était ma faute, même si je ne pensais pas que ça allait se passer de cette façon.

Au final, j'avais fait une assez bonne rencontre. Bon, je ne le connaissais pas encore beaucoup, mais il n'avait pas l'air si méchant et le peu que j'avais vu jusque là me suffisait. J'étirais un sourire, comme pour le remercier de son comportement. Visiblement, je lui plaisais, même si je ne savais pas si c'était juste pour être gentil ou plus que ça. Pour ma part, je ne pouvais pas me décider si vite à son sujet et puis, l'amour est un domaine avec lequel je suis bien trop mal à l'aise. Pour le moment, je me contenterais de le considérer comme un ami, peut-être même un bon ami.

- Dis-moi Takumi, si on allait quelque part pour faire plus ample connaissance ? Je te paye un repas quelque part si tu veux, c'est pour m'excuser de t'avoir traité de pervers. Alors, t'es partant ? En plus, je suis curieuse à propos de ton talent de marionnettiste, j'ai plein de questions à te poser !

   

   Bon, au moins il reconnaissait que j'ai facilement pu le prendre pour un pervers. Je devais aussi avouer qu'en effet, j'étais plutôt impulsive. Mais c'est ce qui faisait mon charme ou c'est ce qui poussait certains à me fuir, au choix. Visiblement, pour lui, c'était la première option. En fait, je crois bien qu'il était le premier à me complimenter de la sorte. J'avais déjà eu droit à certains compliments, mais lorsque la personne en face vous dit que vous êtes belle sans lâcher votre poitrine du regard, bizarrement on a du mal à le prendre bien. Mais lui qui m'avait vu nue avait osé me le dire en me regardant dans les yeux, pas plus bas. C'était agréable d'avoir droit à de vrais compliments, c'est sûr que je n'allais pas m'en plaindre.

Il avait des questions lui aussi ? Je ne voyais pas ce que j'avais qui pouvait éveiller la curiosité pour ma part, mais soit. Je ne pus m'empêcher de rigoler un peu face à sa blague. C'est vrai que cette fois, ça ressemblerait plus à une rencontre banale, un simple moment entre deux personnes. Ainsi, je retournais dans les vestiaires pour m'habiller ou plutôt pour enfiler le peu de tenue que je portais habituellement et je retrouvais mon nouvel ami à l'entrée des bains. Nous sommes donc partis jusqu'à un restaurant de mon choix puisqu'il m'avait proposé de choisir. Direction le restaurant de nouilles. Après un bon bain chaud, rien de tel que ce genre de plat. D'ailleurs, en y réfléchissant, je me rendis compte que lui n'avait pas eu le temps d'y aller, dans le bain.

- J'espère que t'aimes les nouilles, celles-ci sont délicieuses !

Pendant que le cuisinier préparait nos commandes, je tournais le visage vers Takumi et lui adressa un sourire. J'étais contente de pouvoir manger avec un ami, ça faisait quelques temps que ça ne m'était pas arrivé. J'observais ensuite son Mr. Louis tandis que ma curiosité revint petit à petit. Ah oui, j'avais des questions à lui poser, mais lui aussi. Une idée me vint alors en tête. Je me tournais un peu vers lui tandis que la serveuse nous donna nos plats. Je la remerciais évidemment, mais j'attendrais de toute façon que ça refroidisse un peu avant d'y toucher.

- Bon alors, puisqu'on a chacun des questions, je te propose un truc amusant. On pose une question chacun son tour, si l'autre ne répond pas, alors c'est un gage pour lui, d'accord ? Ça sera amusant comme ça. Je commence ! Tu es marionnettiste depuis combien de temps ? Qui t'as appris ?

   

   Je pouffais en l'entendant vanter les mérites des nouilles. Il n'avait pas tort, tout le monde aimait ça. Il ne fallait évidemment pas en abuser, mais c'était tellement bon d'en prendre de temps en temps. Il me sourit en retour, d'un air heureux presque enfantin même. J'avais l'impression qu'il redevenait plus insouciant l'espace d'un instant, à moins qu'il soit toujours comme ça, mais il me semblait qu'il était plutôt du genre inexpressif. Vu son caractère, c'était ce qui me semblait le plus logique. Quoiqu'il en soit, je commençais à poser des questions. S'il ne répondait pas, c'était un gage pour lui. Bon et j'avoue que pour le coup, j'avais un peu triché en posant deux questions, mais elles étaient assez rapprochées après tout.

C'est la première fois que je l'entendis autant parler depuis notre rencontre pour le moins originale. Visiblement, son talent était quelque chose de famille puisque son père avait la même capacité pour les marionnettes que lui. En tout cas, c'était intéressant de me faire un ami qui s'intéresse au fuinjutsu étant donné que c'est la spécialité de mon clan. C'était quelqu'un à qui je pouvais toujours demander conseil. Quoiqu'il en soit, j'en appris plus sur lui, mais ma curiosité n'était pas encore pleinement assouvie et j'avais encore des questions à poser. Sauf que c'était son tour et ses questions me firent rigoler, peu habituée à ce qu'on me les pose en fait.

- Je ne peux pas te répondre honnêtement pour ma force, je pense que ça vient de mon clan. Mon père une fois m'a dit que les Uzumaki étaient assez doués pour le taijutsu, en plus du fuinjutsu donc... Ça doit sûrement venir de là. Mais je t'avoue que c'est bien pratique quand on m'embête ou bien pour repousser les pervers ! Quant à mes surnoms... On me traite de perverse à cause de mes tenues légères, parce que ça choque certains gens et pour le garçon manqué... Je suis étonnée que tu ne l'aies pas encore remarqué vu mes manières peu féminines.

Un petit rire accompagna la fin de ma phrase. C'était bien le premier à ne pas me voir garçon manqué. Maintenant que mon bol avait un peu refroidi, j'attrapais quelques nouilles entre mes baguettes avant de souffler dessus et d'aspirer pour les manger. C'était délicieux, comme d'habitude et bien vite, de petites étoiles emplirent mes yeux tellement j'étais heureuse. Mais j'en revins bien vite à Takumi et mes questions toujours en suspens.

- A mon tour ! Alors... Tu peux m'expliquer en quoi ça consiste d'être marionnettiste ? Je veux dire, comment tu fais en fait pour maintenir une marionnette en mouvement ? Et tu peux le faire sur les humains ou c'est que le bois ?
   

   Visiblement, c'était un gentil garçon. Il tentait de me flatter, de me rassurer par rapport à ce que l'on peut dire de moi, mais je n'étais pas non plus idiote. Je ne m'étais pas montré plus féminine avec lui qu'avec les autres. Je l'avais frappé et grondé, comme il m'arrive souvent de le faire. J'avais agi de manière naturelle, mais je voyais bien dans ses yeux qu'il souhaitait me faire des compliments. Je crois qu'il m'appréciait beaucoup, sans forcément le dire. Mais un regard peut en dire beaucoup plus que des simples mots, je n'avais pas besoin qu'il me le dise. Seulement, mon rire me trahit et il en profita pour me prouver que ce n'était pas que des compliments, mais qu'il le pensait bel et bien. Je l'ai évidemment vu se rapprocher tandis que je posais ma question, mais la proximité avec les gens ne me gênait pas vraiment, malgré la situation de départ avec lui alors je n'y ai fait aucune mention.

Si je comprenais bien, c'était tout simplement comme des fils de chakra difficilement visible à l’œil nu qui lui permettait de manipuler son lapin à volonté. Malgré tout, ce devait être une apprentissage difficile de réussir à créer ces fils de chakra et surtout de réussir à faire bouger un pantin aussi simplement. C'est vrai, tout est possible avec le fuinjutsu, j'étais bien placée pour le savoir. En tout cas, je trouvais ça intéressant de savoir qu'il pouvait manipuler n'importe quoi. Qu'est-ce que ça donnait une personne manipulée par un marionnettiste ? Ce devait être un duo incroyable avec un expert en taijutsu. Je fus un peu surpris tandis qu'il enroulait les nouilles autour de mes baguettes d'une façon plutôt originale et je ne pus m'empêcher de rire à nouveau.

- Merci bien ! En tout cas, je trouve ton talent incroyable ! J'aimerais bien te voir un jour manipuler quelqu'un de doué en taijutsu, tu crois pas que ça donnerais un bon duo ? Après tout, c'est comme combiner la puissance de deux ninjas.

J'écoutais sa question, un peu stupéfaite. Je ne m'étais pas du tout attendu à une question du genre. Pourquoi lui et pas un autre ? A vrai dire, je pense que j'aurais pu pardonner à d'autres gens. J'aimais les gens en général alors même si j'étais impulsive, je savais me reprendre lorsqu'il le fallait. C'est vrai que pour sa part, j'avais vu en lui quelque chose de sincère, d'enfantin. Une certaine lueur qui m'a poussé à le croire, à le pardonner. Mais est-ce qu'il était différent des autres pour moi ? De toute façon, je ne pourrais le dire. Je ne le connaissais que depuis peu, il n'y avait rien de plus qu'un ami à mes yeux. Du moins, pour le moment. Non, je ne pouvais pas répondre à sa question. Ce n'était pas une histoire de volonté, je ne le pouvais tout simplement pas. Je détournais le regard, un peu gênée.

- Eh bien... Je crois que je vais être la première à avoir un gage, parce que je ne sais pas quoi te répondre, désolée...

   

   Il n'avait pas tort, tout était question d'entraînement. Bien sûr, on parlait souvent des génies capable de prouesses dès leur jeune âge, mais au final, un génie de l'effort pouvait sans doute au moins égaliser ce genre de personnes. Malgré tout, je trouvais son talent formidable et il sembla être en accord avec moi concernant le duo superbe que formerait un marionnettiste et un pro du taijutsu. Sa question à lui me gêna, me perturba. Je n'arrivais pas à y répondre, ça n'était pas contre lui. Je ne trouvais tout simplement pas de réponse à mon acte, je l'avais fait c'est tout. J'étais du genre impulsive et je fonçais toujours tête baissée, la réflexion n'était pas mon truc, j'agissais toujours à l'instinct. Et apparemment, cette fois, mon instinct m'avait conseillé de lui pardonner. De toute façon, il n'était pas vraiment coupable. Des pervers, il y en avait des vrais, des gens qui agissaient bien pire que lui avait agi.

Il ne devait pas s'attendre à ce que je me prenne un gage étant donné sa réaction. Comme quoi, moi aussi je ne pouvais pas toujours avoir réponse à tout, moi aussi il m'arrivait de ne pas pouvoir exprimer ce que je ressentais. Je réfléchis à sa seconde question. Est-ce que je m'étais sentie coupable ? Je connaissais déjà cette réponse. Est-ce que j'appréciais nos conversations ? Pour le moment, il fallait avouer que je ne pouvais pas me plaindre. Takumi était un garçon gentil, même si ça ne se voyait pas forcément aux premiers abords. Il semblait attentionné aussi et puis, il savait m'amuser. Je me mis à sourire alors.

- C'est vrai que je me sens un peu coupable, après tout, je t'ai jugé de pervers sans réfléchir et je t'ai cogné... Mais oui, moi aussi j'apprécie nos conversations. Désormais Takumi, je crois qu'on peut se considérer comme amis !

J'agrandissais mon sourire pour accompagner mes mots. J'étais contente d'avoir un nouvel ami, surtout un nouvel ami comme lui. Nous ne serions peut-être pas dans la même équipe ou quoi, mais ça ne nous empêchera pas de nous voir de temps en temps. Je serais même ravie de manger à nouveau avec lui, de discuter et d'en savoir encore plus. La prochaine fois, je lui en demanderais plus sur ses équipiers s'il en avait et sur ses missions qu'il avait déjà accompli. Mais pour le moment, je comptais profiter de l'instant présent, surtout que je devais encore accomplir mon gage. Ainsi, tandis que je réfléchissais, mes joues rougirent encore un peu. Je me demandais s'il n'avait pas fait exprès de poser cette question juste pour que je rougisse encore.

- Eh bien... Des moments gênants, j'en ai plein, mais je dois avouer que le pire... C'est quand... Un jour, je... Je me suis fait pipi dessus, en plein jardin d'enfants... J'avais le pantalon trempé, je pleurais et les enfants ont commencé à se moquer de moi. Heureusement, mon père est arrivé avec une canette et a fait croire que je me l'étais renversée dessus. Je crois que c'était le plus gênant, encore plus si mon père n'était pas arrivé.

Mon bol de nouilles était maintenant vide, il ne restait que le jus. Je soulevai alors mon bol pour avaler la soupe gorgée par gorgée avant de le repousser vide. C'était délicieux, ça avait valu le coup de vivre tout ça pour manger ici. Je me retournais vers mon nouvel ami, un léger sourire aux lèvres. Notre rendez-vous allait bientôt s'écouter malheureusement.

- Je pense qu'il est bientôt l'heure pour moi d'y aller, mais avant, j'ai une dernière question à te poser Takumi. Si je te proposais de se revoir une prochaine fois ou même pourquoi pas un jour d'accomplir une mission ensemble si c'est possible, qu'est-ce que tu en dirais ?

   

   Être mon amie sembla le ravir, ce qui me fit aussi sourire encore une fois. J'étais contente qu'il accepte, après tout je voulais qu'il soit mon ami aussi. Je l'observais rigoler en entendant raconter mon gage. Il n'était pas si expressif et pourtant, quand il rigolait ou qu'il souriait, il était encore plus adorable. D'ailleurs, il était plutôt expressif avec moi, à moins que je ne me fasse de fausses idées bien sûr. Je hochais de la tête, approuvant ses propos. Oui, j'avais un super papa et si jamais j'en venais à le perdre lui aussi, le monde s'écroulerait sans doute sous mes pieds. Il était ma seule famille, le seul toujours présent pour moi.

- Me raccompagner ? Bah oui, si tu veux !

Je payais pour nous deux, ne lui laissant pas le temps de sortir son argent juste avant de quitter ma chaise. Une fois debout, je commençais à rentrer chez moi en compagnie de mon nouvel ami du coup. Nous ne passions pas inaperçus avec ce cher Mr Louis, mais ça m'était bien égal. J'avais l'habitude des regards moi qui était différente des autres filles. De toute façon, dans ce monde fou, je suis certaine que se trimbaler avec un gros pantin ne faisait pas parti du plus dingue que l'on pouvait voir. Marchant, je tournais mon visage vers Takumi.

- Au fait, tu sais, tu devrais t'autoriser à sourire plus souvent... Ça te va bien !

Je lui montrais toutes mes dents en un grand sourire comme pour accompagner ma phrase. Après tout, je ne disais que la vérité. Il me complimentait depuis le début de notre rencontre, bien que ça n'était pas toujours mérité, mais lui aussi avait des qualités évidentes. Je ne le connaissais pas parfaitement bien sûr, mais ce que j'avais vu me suffisait pour le moment. Nous arrivions finalement jusque chez moi et je lui indiquais ma maison du doigt. Ainsi, je m'arrêtais juste devant ma porte avant de me retourner vers lui. C'était le temps des au revoir, du moins juste pour cette fois, mais je le reverrais, c'était certain. Je me suis soudainement approché de lui pour lui faire un bisou sur la joue avant de sourire.

- C'est pour te souhaiter bonne chance pour les missions et tout jusqu'à ce que l'on se revoit ! En tout cas, ça m'a fait plaisir de te rencontrer et j'ai passé un super moment. A une prochaine fois alors !